OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Le sciento, le flic et le Vicieux anonyme http://owni.fr/2012/08/24/le-sciento-le-flic-et-le-vicieux-anonyme/ http://owni.fr/2012/08/24/le-sciento-le-flic-et-le-vicieux-anonyme/#comments Fri, 24 Aug 2012 16:23:47 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=118535 Owni comment un policier l'a récemment bousculé, avant d'infliger à plusieurs Anonymous des contraventions pour avoir manifesté masqués.]]>

Le port du masque de Guy Fawkes ne relève pas que d’un folklore potache de geeks biberonnés au soi-disant “anonymat” qui régirait le Net. C’est d’abord et avant tout un moyen utilisé par les pionniers du mouvement Anonymous pour se protéger du Bureau des affaires spéciales (Office of Special Affairs, ou OSA), le service de renseignement de l’église de Scientologie.

C’est ce qu’avait expliqué Vicieux, l’un des rares Anonymous français a avoir accepté de passer à la télévision, lorsqu’il avait été interviewé par Thierry Ardisson dans son émission Salut les terriens, sur Canal +.

Je ne représente pas le mouvement : je ne représente que moi-même, mais il y avait un risque d’usurpation d’identité du mouvement“, explique Vicieux à Owni. Le 1er mars 2011, l’émission Complément d’enquêtes avait en effet diffusé l’interview d’un certain Carl, hacker présenté comme membre du mouvement Anonymous, mais également comme un “cybercriminel“.

Devant la caméra de France 2, Carl avait en effet piraté un site de l’armée française, et annoncé la création d’”une sorte de WikiLeaks francophone” grâce à des données qu’il avait “pillées” chez Thalès, un “vol aggravé de données informatiques puni de 5 années de prison et de 300 000 € d’amendes“, précisait le journaliste en commentaire, avant d’enfoncer le clou :

En attendant, Carl exerce déjà un pouvoir de nuisance : au quotidien, il fait fructifier ses talents de pirate, car ce cybermilitant est aussi un cybercriminel qui vole des numéros de carte bleue, pirate des hôtels ou des commerces de luxe, là où on trouve les personnes les plus riches, et il les revend à des contacts en Europe de l’Est. Il estime avoir volé 10 à 15 000 n° de cartes bleues, ce qui lui permettrait d’empocher 4500 euros par mois en moyenne, qui lui servent également à financer des luttes, des caisses de grève.

DCRI contre Anonymous

DCRI contre Anonymous

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) part en guerre contre les Anonymous. Jeudi, deux membres supposés ...

Sur le forum de France2, des Anonymous -dont Vicieux- dénoncent alors ce qu’ils perçoivent comme une façon de discréditer leur mouvement, qui publie un droit de réponse déplorant une “présentation manipulée afin de correspondre à l’image que le gouvernement français veut donner des Anonymous à l’opinion française, comme précisé dans les commentaires de votre invité du Palais de l’Élysée“.

Caricaturale et biaisée, cette présentation d’Anonymous serait également mensongère : dans un message envoyé à Damien Bancal, le journaliste de Zataz.com qui l’avait mis en contact avec l’équipe de Complément d’enquêtes, Carl explique que le reportage TV lui “fait dire” des choses qu’il n’a pas dite, à commencer par le fait qu’il n’est pas un Anonymous :

“J’ai perdu la foi que je portais au journalisme en regardant le résultat très tres médiocre (du reportage). Ils m’ont fait dire des choses, genre je suis anonymous ou je gagne des sommes de ouf. Ils ont zappé quand je disais defacer (pirater et barbouiller un site web) c’est mal. Je disais que c’était inutile. Malgré les 50 avertissements au monteur, au caméraman, même au son, ils n’ont pas tout flouté.”

Ce dernier point allait entraîner, un mois après la diffusion de ce reportage, l’arrestation de Carl et son placement en détention : non content d’avoir déformé l’image d’Anonymous, et les propos de Carl, les journalistes de Complément d’enquêtes avaient certes flouté son visage, mais pas son véritable pseudo, qui apparaissait sur l’écran de son ordinateur… Et c’est pour éviter qu’un tel #Fail journalistique ne se reproduise que Vicieux a alors accepté de répondre aux questions de certains journalistes.

Actif sur sur Facebook et sur Twitter, et encore plus sur Youtube, où il a partagé 145 vidéos, Vicieux a choisi ce pseudo “parce que c’est plus politiquement correct que “connard” et puis aussi, et surtout, parce que “pour les scientologues, le fait de ne pas être d’accord avec eux ou de protester contre eux est un vice, et j’avoue ce vice avec plaisir et fierté“.

Et ce n’est donc pas seulement parce qu’il fait partie des Anonymous qu’il en porte le masque sur les plateaux TV, mais aussi et surtout pour se protéger des scientologues, qu’il dénonce et combat depuis 2009.

On a trop tendance à l’oublier, mais la figure politique de l’Anonymous est précisément néée, en 2008, pour dénoncer les abus de la Scientologie, avec le projet Chanology qui vit des milliers d’Anonymous manifester devant les locaux de l’église de scientologie.

Ce samedi 25 août à 15h, Vicieux ira, comme il l’a déjà fait des dizaines de fois, manifester à proximité du Celebrity Centre de l’église de Scientologie dans le quartier des Batignolles à Paris, à l’occasion du “Paris International Invasion“, “Mega Raid européen” qui sera probablement le plus important rassemblement jamais organisé par les Anonymous en France.

Plus de 600 personnes se sont inscrites sur la page Facebook de l’évènement. Mais les organisateurs, prudents, tablent plutôt sur la venue (de toute l’Europe, mais également des Etats-Unis) de quelque 200 Anonymous, plus un service d’ordre composé de spécialistes de l’encadrement des manifestations.

Plusieurs Anonymous ont en effet d’ores et déjà été malmenés, voire frappés, par des scientologues que ce genre de démonstrations à tendance à énerver. Ce pour quoi, d’ailleurs, ils manifestent à visage couvert, afin, également, d’éviter le traitement spécial infligé à Nono la Patate, clown de profession habitant les Batignolles, et qui lutte contre la scientologie, qui le lui rend bien : l’église a réussi, par deux fois, à le faire condamner par la justice pour avoir qualifié l’un de ses membres d’”escroc spirituel“.

La manifestation “festive” a été autorisée par la préfecture, qui n’a pas interdit aux manifestants de défiler masqués. Début août, des Anonymous ont pourtant été verbalisés lors d’un précédente manifestation devant un local de la scientologie, comme le révélait le site d’information participatif Entre Défenseurs du net :

Tout se passait bien avec un esprit « bon enfant » jusqu’à l’arrivée de la police. D’eux même et habitués, les Anonymous se sont alors regroupés sur le côté en attendant d’être contrôlés.

A la demande de la police, et une fois hors de vue des scientologues, ceux-ci retirent immédiatement leurs masques et présentent leurs papiers d’identité (l’un des manifestants, portait un masque anti poussière sous celui-ci).

A ce moment, l’un des policiers débarque et tout dégénère. Il commence à tutoyer les anons puis arrache violemment le masque anti-poussière, avant de forcer un autre à arrêter de filmer. Pour cela, il aurait prétexté une palpation, aurait pris la caméra et l’aurait laissée tomber par terre en disant d’un ton ironique « oops je suis vraiment désolé, j’ai pas fait exprès ».

En général, ça se passe bien, les policiers voient qu’on fait pas les idiots“, précise à Owni l’Anonymous bousculé. “Une fois sur deux, ils demandent d’enlever les masques“, pas ce jour-là :

Un policier est sorti de son droit de réserve, pour préciser que c’était une église comme une autre, il a arraché le masque chirurgical d’un des Anonymous (qui avait une prescription médicale, NDLR), il arrêtait pas de me tutoyer, je lui ai dit que je ne répondrai plus s’il continuait à me tutoyer : il a donné un coup dans mes mains, mon masque, mon portefeuille et mon paquet de craie sont tombés par terre

A l’Anonymous (démasqué) qui lui demande son n° de matricule, le policier ironique répond : “ouuh j’ai peur dis donc : mon matricule c’est 118 218, Paul Dupont“, avant de le plaquer au mur et de faire tomber son sac.

Les 5 Anonymous s’en sont sortis avec une amende de 90€ pour “dissimulation volontaire du visage sans motif légitime afin de ne pas être identifiés lors d’une manifestation sur la voie publique faisant craindre des atteintes à l’ordre publique” en vertu de l’article 645-14 du Code pénal.

Or, ce dernier, connu sous l’intitulé décret “anti-cagoule” et créé suite aux débordements en marge du sommet de l’OTAN en 2009, prévoit une contravention de 5e classe pouvant aller jusqu’à 1500€. La loi d’octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public prévoit quant à elle, une contravention de 2e classe, et donc une amende de 22 à 35€. Le policier, de son côté, leur a délivré une amende de 4e classe… et s’est donc trompé.

La DCRI veut un calin

La DCRI veut un calin

Trois #Anonymous présumés ont été arrêtés par la DCRI. Le service de contre-espionnage français en recherche un ...

Les Anonymous ont décidé de contester le PC : “ On ne se masque pas pour le plaisir! rapporte Le Parisien. Si l’on ne montre pas nos visages, c’est parce qu’il y a un risque évident de représailles des scientologues. D’ailleurs cette organisation nous a déjà agressés“. L’article R645-14 précise à ce titre que le texte n’est pas applicable “lorsque la dissimulation du visage est justifiée par un motif légitime“.

Suite à la condamnation des trois punkettes russes du groupe Pussy Riot, 7 manifestants -5 poètes, un éditeur et Christian Poitevin, l’ancien adjoint à la culture de Robert Vigouroux- ont quant à eux été embarqués au commissariat à Marseille parce qu’ils “portaient des cagoules sur la voie publique” :

On est venu ici pour défendre la liberté d’expression en Russie et on se retrouve arrêtés en France !

On a été embarqués dans un camion de CRS toutes sirènes hurlantes ! Même les voyous à la kalachnikov ne sont jamais escortés aussi glorieusement…

Pour répondre à la polémique ayant fait suite à ces arrestations, les services de police ont expliqué que le rassemblement, organisé à travers les réseaux sociaux, n’avait pas été déclaré, évoquant également une récente manifestation contre la “vidéo-protection” où des caméras avaient été dégradées par des individus masqués.


Photos anonymous par Melissa Toh et OccupyOnTour sous licence Creative Commons via Flickr. Photo Anonymous kitschissime via Anonymous vicieux

]]>
http://owni.fr/2012/08/24/le-sciento-le-flic-et-le-vicieux-anonyme/feed/ 0
Les législatives de l’étrange http://owni.fr/2012/06/15/les-legislatives-de-letrange/ http://owni.fr/2012/06/15/les-legislatives-de-letrange/#comments Fri, 15 Jun 2012 14:14:21 +0000 Thomas Deszpot http://owni.fr/?p=113075 fail à répétition. Outre des problèmes techniques récurrents, un autre facteur s'est invité : l'abstention. Au premier tour de ces législatives, le taux de participation n'a pas dépassé 20%.]]>

Le 17 juin au soir, les Français de l’étranger connaîtront le nom de leurs premiers députés. Leur élection doit permettre une meilleure représentation de nos expatriés, éparpillés dans un monde divisé pour l’occasion en 11 circonscriptions. Au soir du premier tour (voir les résultats ci-dessous), qui s’est achevé le 2 juin, un chiffre a surtout retenu l’attention : celui de l’abstention. Boudées en France — la participation dépasse à peine les 57% — les législatives n’ont que très peu mobilisé à l’étranger, puisque seul un électeur sur cinq a voté.

Mo-ti-vé-e-s (#oupas)

Vue de France, cette proportion de votants semble particulièrement faible. Un constat à tempérer puisque les taux d’abstention chez les expatriés sont conséquents lors de tous les scrutins. A titre de comparaison, la présidentielle avait recueilli environ 40% des électeurs, contre 80% dans l’Hexagone. Pour expliquer ce manque d’engouement, plusieurs raisons peuvent être avancées. Tout d’abord, la distance des bureaux de vote : certains Français résident parfois à plusieurs centaines de kilomètres de l’ambassade ou du consulat le plus proche. Après 10 ou 20 ans éloignés de leur pays d’origine, des électeurs se sentent également moins concernés par les problématiques franco-françaises, et renoncent de fait à voter.

Ces difficultés logistiques ne suffisent à pas occulter les lacunes dans la communication qui a entouré ce scrutin. Pour tenter de mobiliser ce nouvel électorat, Nicolas Sarkozy a pourtant créé à l’été 2011 un secrétariat d’Etat aux Français de l’étranger, confié à l’ancien judoka David Douillet. Malgré cette initiative, les candidats regrettent le déficit d’information du ministère des Affaires étrangères. C’est le cas de Daphna Poznanski, la vice-présidente socialiste de l’Assemblée des Français de l’étranger. Avec 30,5% des voix, elle est arrivée en tête au premier tour dans la 8ème circonscription, qui regroupe notamment Israël, Chypre, la Turquie ou l’Italie.

Au niveau de la communication, ça a été un ratage complet. De nombreux électeurs n’étaient pas au courant, ou n’ont pas bien compris l’enjeu de ce scrutin. C’est une première donc nous essuyons forcément les plâtres, mais il faut avouer que c’est difficile de s’adresser à autant de personnes sur un si grand territoire. Lorsque TV5, une chaîne très écoutée par les expatriés, a communiqué dans ses journaux les dates du scrutin sans préciser qu’à l’étranger il aurait lieu une semaine en avance, nous étions effondrés. Nous avons vu affluer des électeurs devant les bureaux le 10 juin, alors même que les votes étaient clos depuis une semaine !

Pas défaitiste devant le fort taux d’abstention dans sa circonscription — 86,63%, un record — la candidate souligne que les électeurs israéliens n’ont pas pu se rendre aux urnes. A travers l’État hébreu, le dimanche est en effet un jour travaillé : il marque là-bas le début de la semaine.

En tête avec 4 400 voix

La participation dans cette 8ème circonscription mérite que l’on s’y attarde. Sur les 109 411 inscrits qui étaient appelés à se prononcer lors du premier tour, près de 95 000 se sont abstenus. Malgré ses 30,5%, Daphna Poznanski n’a finalement recueilli que 4 400 suffrages, soit 4,02% des inscrits. Comme elle, aucun des candidats pour les Français de l’étranger n’a atteint le palier des 12,5% prévus par la loi pour accéder au second tour. Pour contourner cet écueil, le législateur prévoit que les deux candidats arrivés en tête soient qualifiés. Dans la 8ème circonscription, la socialiste est donc opposée à sa rivale UMP Valérie Hoffenberg, créditée de 3 202 voix (soit 2,93% des inscrits) au premier tour.

Tout à fait légaux, ces résultats posent néanmoins une question de légitimité pour les futurs députés qui seront élus avec part une part infime des inscrits. Un postulat que réfutent les candidats et leur entourage, à l’instar de Corinne Narassiguin (PS), en tête dans la 1ère circonscription.

La légitimité ? Elle se fera une fois que les députés seront élus ! S’ils agissent en faveur des Français de l’étranger et défendent leurs intérêts alors oui, ils seront crédibles. En tout cas si je suis élue, c’est certain que j’aurai une responsabilité supplémentaire car nous seront en quelque sorte des ambassadeurs à ce poste.

“On n’est pas à l’aise” confie pour sa part Francis Huss, le suppléant de la candidate UMP pour la 5ème circonscription. Face à ces forts taux d’abstention, il tente de mobiliser encore et encore, “pourtant on a bombardé de mails depuis un an !” lance-t-il.

Bugs à répétition

Déjà peu enclins à se rendre aux urnes, les Français de l’étranger ont dû faire face à une succession de problèmes techniques. Si un certain nombre d’électeurs se sont trompés de date à cause d’une communication hasardeuse, ceux qui ont fait le choix du vote par correspondance ont eu quelques surprises.  “Plus de la moitié des votes reçus à temps ont dû être invalidés à cause de vices de forme” déplore Corinne Narassiguin, “sans compter les courriers reçus en retard et qui n’ont, de fait, pas pu être comptabilisés.” Un constat partagé par sa camarade socialiste Daphna Poznanski, qui évoque une “catastrophe totale.”

Dans les consulats et les ambassades, on attendait les bulletins par la poste le vendredi. Pour les électeurs, c’était tout simplement impossible car beaucoup n’ont reçu le matériel nécessaire au vote que le jeudi ! C’est regrettable que le gouvernement n’ait pas écouté l’Assemblée des Français de l’étranger qui avait pourtant demandé 3 semaines pour le vote par correspondance.

Le vote électrocuté

Le vote électrocuté

À partir de ce mercredi 23 mai, les Français de l'étranger peuvent voter pour élire leurs députés, grâce à des sites ...

Pour les expatriés qui avaient communiqué leur adresse électronique, le vote par Internet était une autre alternative. Déjà utilisé en 2006, il est jugé “peu fiable” et “dangereux pour le secret du vote” par les experts, comme le rappelait Owni dans un précédent article. Au premier tour de ces législatives, il a été utilisé par 126 947 électeurs, soit 57% des votants. Lors du scrutin, les internautes ont parfois du batailler pour réussir à voter, il leur a souvent fallu composer avec les bugs et les failles du système informatique mis en place.

Pour voter, un ordinateur non mis à jour était nécessaire, comme le rapporte Numerama. Avec la dernière version de Java, l’accès à la plate-forme était refusé, il fallait donc la désinstaller et en télécharger une plus ancienne. Pour faire face à ces difficultés, le ministère des Affaires étrangères a réagi et conseillait sur son site de “désactiver momentanément l’antivirus.” (sic) Le ministère qui tient à rester prudent pour le moment : les responsables en charge de ces questions tentent de rassembler de plus amples informations avant de tirer des conclusions. Les retours qui risquent d’être plus difficiles à récolter puisque dans le cadre du vote par Internet aucun assesseur n’est en charge de la bonne tenue des opérations. Les trois candidats à la députation que nous avons interrogés ont, en tout cas, fait part des problèmes rencontrés par les électeurs. Certains d’entre eux les ont alertés : ils n’avaient pas reçu leur identifiants ou ne réussissaient pas à valider leur vote.

Très actif sur ces questions, le Parti pirate — qui présentait par ailleurs une centaine de candidats à travers la France — avait anticipé de telles complications. Avant le scrutin, un site destiné à recueillir le témoignage des électeurs votant par Internet a été lancé, il a rassemblé à ce jour près de 250 réactions. Si certains s’avouent très satisfaits de pouvoir voter depuis leur domicile, d’autres décrivent un parcours du combattant pour accomplir leur devoir démocratique.

Inscrit sur la liste consulaire de Berlin, je n’ai pas reçu mes identifiants de vote par courrier. Mon adresse inscrite au consulat est pourtant la bonne, j’ai d’ailleurs bien reçu les professions de foi de la présidentielle et du premier tour des législatives. J’ai contacté l’assistance, et j’ai reçu le 24 mai une première réponse complètement surréaliste. On m’expliquait que je devais changer mon adresse postale avant le 24 avril. Toutes les informations étaient ciblées sur “comment s’inscrire au vote au mois d’avril”, et absolument pas sur le problème que j’avais décrit. [...] Suite à une relance, j’ai reçu une “vraie” réponse. Le constat était simple : ils considèrent que les éventuels problèmes postaux ne sont pas de leur ressort, et que si je n’ai pas mon identifiant, il n’y a rien qui puisse être fait. Je n’ai donc pas pu voter par Internet pour le premier tour. Et comme les identifiants sont les mêmes pour le second, il est probable que je sois dans la même situation dans deux semaines.

Face à ces dysfonctionnements, les membres du Parti pirate sont confortés dans leur opposition au vote par Internet. Si les difficultés rencontrées ne suffisent pas à obtenir sa suppression, elles contribueront sans doute à améliorer le dispositif pour les prochaines échéances électorales. L’implication des Français de l’étranger sera sans doute à ce prix.


Photo CC Mortimer62 [by-sa] et remix avec LOLcat via ICanHasCheezburger /-)

]]>
http://owni.fr/2012/06/15/les-legislatives-de-letrange/feed/ 9
Le petit chat au piano est mort http://owni.fr/2011/05/30/le-petit-chat-au-piano-est-mort/ http://owni.fr/2011/05/30/le-petit-chat-au-piano-est-mort/#comments Mon, 30 May 2011 16:08:38 +0000 Alexandre Léchenet http://owni.fr/?p=65376

Une vidéo d’un chat qui joue du piano ? Tu en es là ?

Il est toujours assez compliqué d’expliquer l’attachement des internautes aux chats. Plusieurs raisons ont été soulevées. Un attachement immarcescible de l’homme au chat, comme en témoigne sa déification par les égyptiens. Ou alors par la place particulière que tient le chat sur les genoux de la personne tapant qui sur sa machine à écrire, qui sur son clavier.

En 2004, les chats font une entrée remarquée dans la blogosphère, avec l’habitude prise par les blogueurs états-uniens démocrates comme républicains, de partager une photo de leur chat tous les vendredis. Habitude tournée au ridicule ensuite par les /b/tards de 4chan, lançant la mode du caturday, dérivé rapidement en lolcat, ces photos de chats, illustrées d’une légende en presque-anglais. Tout ça fut ensuite récupéré sur le site icanhazcheeseburger, empire du LOL états-unien.

Au milieu de ces chats, il en est un qui fait du piano. Vidéo tournée en 1986 par Charlie Schmidt, selon la bible des mèmes Know Your Meme, la vidéo est mise en ligne sur Youtube en 2007. Un chat, déguisé d’un kimono bleu tape sur un clavier.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Ce n’est que deux ans plus tard qu’un blogueur, pour illustrer un “fail” dans sa vidéo, c’est à dire une tentative ratée, une chute ridicule, un plantage magistral, incruste les images et la musique du Keyboard Cat.

Play him off, Keyboard Cat.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

“Mets le hors jeu, chat au piano” devient une pastille vidéo utilisée dès lors pour illustrer des “fails”.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cela fait donc 3 ans qu’il rythme les vidéos postées par les internautes, jusqu’à devenir une icône. Il est repris dès lors tel quel, dans des parodies, le consacrant mème à part entière, comme ce Three Keyboard Cat and a Moon, qui mixe un t-shirt ayant fait sensation sur l’image et le félin.

Comme toutes les créations devenues références populaires, il n’a pas fallu attendre longtemps avant que des âmes peu scrupuleuses récupèrent la bête pour espérer en tirer profit. Son réalisateur a déjà ouvert un compte Twitter, permettant de donner un second souffle à la star de 2009.

Mais le pire était encore à craindre. Le chat pouvait perdre tout son crédit, en redevenant un simple joueur de piano, réalisant l’illustration sonore d’une publicité. C’est hélas ce qui est arrivé par la faute de commerciaux sans âme et sans culture.

Dans une pub créée pour promouvoir la pistache, un pastiche de keyboard cat rhabillé en vert (pistache) casse une graine d’un coup de patte. La cible de cette publicité est cependant assez restreinte, car la référence n’est connue que d’un petit nombre de gens.

Quels autres exemples les publicitaires vont trouver ? Un dentifrice sponsorisé par David ? Il semble que cela ait déjà été fait. Le double-rainbow guy qui s’extasie devant Microsoft ? Antoine Dodson, effrayé par les agresseurs qui vante les mérites d’une application surveillant ces mêmes agresseurs ? Que restera-t-il aux internautes ?

]]>
http://owni.fr/2011/05/30/le-petit-chat-au-piano-est-mort/feed/ 10
L’infographicus Foirus. Démasque, Dissèque, Empaille http://owni.fr/2011/02/12/linfographicus-foirus-demasque-disseque-empaille/ http://owni.fr/2011/02/12/linfographicus-foirus-demasque-disseque-empaille/#comments Sat, 12 Feb 2011 14:00:12 +0000 Clement Boutignon http://owni.fr/?p=46219 Depuis deux ans, on voit les infographies (infographics) se multiplier sur Internet. Faciles à bloguer, à microbloguer même, elles vont nous abreuver de datas, de statistiques, de chiffres bien mis en forme. Et la plupart du temps, personne ne vérifie les données. Alors l’infographie circule et est reprise par les blogs pressés (de faire du trafic).
Mais heureusement Clément (alias Quietglover) veille. Et cette fois, l’infographicus foirus sera démasquée pour sa plus grande honte. Les datas libres et justes le remercient, et nous aussi.

Des infographics partout donc. Très bien. J’avais déjà une dent contre la recrudescence que peut connaitre la discipline ces derniers mois, et le récent coup de l’infographie si justement nommée « The Shocking Numbers Behind Cellphone Usage » n’a qu’encouragé ma position.

Ainsi j’ouvre un soir mon reader constitué de sources fiables et reconnues, et entre deux posts sur le doux monde du mobile –  dans lequel je travaille – je tombe sur un chiffre qui me fait sauter au plafond. D’après un magnifique spécimen d’infographicus foirus relayé par les honnêtes gens de The Next Web, les américains ne recevraient pas moins de 200 trillions de SMS par jour sur leur téléphone mobile. Il n’y a pas besoin de travailler dans le milieu pour se poser des questions quant à ce chiffre. Faisons un très rapide calcul.

Donc, The Next Web, Chris Brogan, PSFK et beaucoup d’autres relaient des informations absolument improbables, sans même les vérifier. Tout ceci parce que c’est beau et facile à consommer… Ce que je préfère par dessus tout, c’est que certains vont même jusqu’à réutiliser le chiffre, pour bien s’enfoncer. Ils ne pourront pas dire qu’ils ont mal vu.

From the two hundred trillion (!) text messages received daily in America, to the dominant mobile operating system, Online IT Degree presents a useful infographic that explains some of the numbers behind current mobile phone usage.” – PSFK

Comme vous pouvez le constater, des gens bénéficiant d’une autorité non négligeable relaient par moment n’importe quoi. Soyons tolérant, cela arrive à tout le monde de se tromper. Mais quand c’est justement tout le monde à la fois – et non des moindres – ça la fout mal niveau crédibilité.

Pour revenir à l’objet de cette fronde, le travail ridicule – signé par un site américain proposant des diplômes en ligne – se trouve être quasi-complément faux. Concevons gentiment que la tâche n’est pas simple, car les chiffres du mobile sont peu nombreux, bougent vite et diffèrent fortement en fonction des sources. Tout ceci n’est cependant pas une raison pour rendre une copie aussi mauvaise.

Voici ma correction, suivie des sources utilisées :

Sources :

Maintenant que l’on a bien rigolé, il s’agit de relativiser un peu. Mon but n’est ni d’avoir raison ni de détruire le business de l’infographie, car la data visualisation bien réalisée, c’est cool pendant la pause dej’. Par contre, je trouve que la discipline s’est trop vite pervertie du fait de son succès, permettant notamment à des commanditaires assez malins de s’offrir une forte visibilité sur des blogs de référence ainsi qu’une campagne de SEO à bas coût. Dans certains cas, le compromis forme vs contenu est trouvé, mais dans beaucoup d’autres, excusez moi, c’est de la merde en couleurs.

Il est quand même incroyable de voir à quel point de belles formes et textures peuvent occulter – aux yeux de personnes supposées expérimentées – du contenu faux, non daté, non vérifié, non sourcé, signé par un acteur inconnu de l’industrie concernée. Cependant, que celui qui n’a jamais retweeté une infographie s’avance, et me troll en premier. Il faut en effet admettre que surfer sur le phénomène est toujours un bon moyen d’intéresser la galerie et de récupérer une partie du gâteau. Ce n’est pas moi qui vous dirai le contraire, car c’est exactement ce que je suis en train de faire.

Après la première publication de cet article et alors que PSFK n’a rien mis a jour (malgré plusieurs notifications) The Next Web a sympathiquement reconnu son erreur et publié l’infographie corrigée, c’est à saluer.

-
>> Article initialement publié sur le blog de Cyroul

]]>
http://owni.fr/2011/02/12/linfographicus-foirus-demasque-disseque-empaille/feed/ 61
Le guide pour créer un profil artiste sur Ping http://owni.fr/2010/11/02/le-guide-pour-creer-un-profil-artiste-sur-ping/ http://owni.fr/2010/11/02/le-guide-pour-creer-un-profil-artiste-sur-ping/#comments Tue, 02 Nov 2010 16:31:25 +0000 Gabriel Hallé http://owni.fr/?p=27605 Gabriel Hallé est consultant en stratégie musicale web. Après avoir travaillé 10 ans chez Wagram, il a monté en 2009 sa propre structure, T.E.A.M.S., dans laquelle il aide les artistes et les labels indépendants à développer leur présence en ligne.

Décrié depuis son lancement le réseau social d’Apple a été fermé pendant plusieurs semaines aux artistes indépendants. C’est désormais possible de s’y inscrire par le biais des agrégateurs de type Tunecore ou Believe.

Gabriel nous explique la démarche par un tutoriel très complet, et qui met en exergue les failles du service.

Comme vous l’avez sans doute remarqué si vous avez téléchargé la dernière version d’iTunes, Apple a lancé il y a quelques semaines Ping, un nouveau « réseau social pour la musique ».
Les artistes et les fans de musique peuvent donc désormais avoir un profil au sein même de l’interface d’iTunes pour partager leurs goûts et commenter la musique qu’ils écoutent.

Nous allons voir ici comment les artistes peuvent ouvrir et administrer leur profil Ping, quels en sont les principaux avantages et inconvénients, et essayer de voir comment utiliser correctement ce nouveau media social.

Un service très critiqué

Avant toute chose, il est important de souligner qu’au lancement de Ping, le service a été beaucoup critiqué par les blogs spécialisés et les musiciens.

Cela pour 2 raisons principales:

- Au moment de l’ouverture publique de Ping, seuls quelques « gros » artistes triés sur le volet ont eu droit à un profil artiste officiel (désormais tous les artistes distribués sur l’iTunes Store peuvent avoir un compte – voir la suite du post)

- Le réseau Ping est pour l’instant complètement « fermé ». C’est à dire qu’il est aujourd’hui impossible d’y importer ou de synchroniser des informations et des contenus à partir d’autres sites, comme vos vidéos Youtube ou vos statuts Facebook.

Pourtant, s’il est clair que le réseau social de Ping est vraiment limité et pas super cool à utiliser, on pense qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour promouvoir votre musique que de le faire dans le magasin lui même.

Et compte tenu qu’iTunes est incontestablement le plus gros vendeur de musique aujourd’hui, il serait dommage de ne pas se pencher dessus, même si on ne veut vraiment pas s’avancer sur les résultats de l’utilisation de Ping.

Comment créer son profil Ping lorsque l’on est un artiste indépendant ?

- La première chose est d’avoir votre musique en vente sur l’iTunes Store. Si vous êtes musicien et que vous n’avez aucun titre disponible sur le store, vous ne pouvez pas avoir de profil artiste sur Ping.

- Ensuite, c’est votre distributeur digital qui doit faire la demande auprès d’iTunes pour que vous soyez admissible dans Ping en tant qu’artiste.

Pour authentifier et ouvrir un compte artiste, iTunes a mis en place une procédure avec les distributeurs (TuneCore, Believe, IDOL, IODA, CdBaby etc. – ou votre distrib physique s’il s’occupe de votre catalogue digital) pour lui fournir les informations suivantes:

L’Apple ID de l’artiste (clic droit sur le nom de l’artiste dans l’iTunes Store pour récupérer le numéro d’identification)
Le nom de l’artiste ou du manager
L’email de l’artiste ou du manager
Le numéro de téléphone de l’artiste ou du manager
L’email et le numéro de la personne qui va administrer le profil si ce n’est pas l’artiste ou le manager qui s’en charge
Tous les éventuels alias de l’artiste (dans les cas où l’artiste a sorti des albums sous différents noms)
Une fois ces informations réunies et transmises à votre distributeur, il se charge de les envoyer à Apple qui va prendre 3 semaines maximum pour les vérifier et ouvrir votre profil. Vous êtes informés par email de l’ouverture du compte et vous n’avez plus qu’à vous rendre sur Ping et suivre les instructions pour actualiser votre profil.

Vous noterez au passage qu’Apple en profite pour se concevoir une super base de données d’artistes et managers.

Et maintenant ? Que faut il faire ?

Renseignez votre profil

Votre description et les informations personnelles que vous pouvez inscrire se limite à l’essentiel:

Une seule photo
Une biographie succincte (avec la possibilité de renvoyer vers votre site officiel)
Une sélection de 10 morceaux référents qui vont permettre aux visiteurs de vous situer grâce à vos influences

Restez actif en partageant la musique que vous écoutez

Une fois que vous avez mis en place votre profil vous remarquerez également un bouton « Ping » à côté des titres de votre bibliothèque iTunes:

Si vous écoutez régulièrement de la musique dans iTunes, vous pouvez très facilement garder votre profil actif en partageant vos coups de coeur au jour le jour.
Cela nécessite très peu d’effort et partager la musique que vous écoutez avec les gens qui vous suivent sur internet, c’est une bonne façon de créer de « l’engagement » de la part de votre public. Les gens apprécieront toujours que vous leur fassiez découvrir des morceaux ou de s’apercevoir qu’ils partagent les mêmes coups de coeur musicaux que vous.

Connectez-vous avec d’autres utilisateurs

Suivez des personnes qui ont les mêmes goûts que vous. Recherchez dans le store iTunes vos albums préférés et regardez dans les commentaires. Si une personne inscrite sur Ping a laissé un commentaire vous pourrez facilement l’ajouter à votre profil en cliquant sur son nom. Et si des utilisateurs de Ping ont écrit quelque chose sur l’un de vos albums, vous avez très certainement un grand intérêt à les suivre!

Une fois que vous suivez pas mal de monde, vous allez voir un flux d’activité similaire à Facebook ou Twitter sur votre page d’activité Ping. Cela devrait vous permettre de trouver plus de gens ayant les mêmes goûts que vous, ou d’artistes dont vous vous sentez proche, ajoutez les à votre entourage et normalement pas mal d’entre eux devraient aussi se mettre à vous suivre.

Peut on réellement promouvoir sa musique par le biais de Ping ?

Ca s’annonce plutôt compliqué, car les liens externes sont ultra limités.
Pour mettre en avant votre musique clairement sur Ping, le mieux est encore d’ajouter un de vos albums dans la section « mes goûts musicaux » (à renseigner au moment où vous indiquez vos 10 chansons de référence).

Evitez de faire trop de liens vers vos propres titres dans votre flux d’activité. Abuser de l’auto-promo, c’est sûrement la meilleure façon d’encourager les gens à arrêter de vous suivre. Postez plutôt des morceaux de groupes de votre entourage, ceux avec qui vous avez collaboré, ceux qui trainent dans les mêmes endroits que vous.

Au milieu de tout ça, vous pourrez toujours poster une fois de temps en temps un lien vers un de vos titres. Dans ce cas là, accompagnez au moins le lien de quelques mots intéressants.

Regardez aussi ce guide fourni par Apple sur les « Best practices » de l’utilisation de Ping pour les artistes.

Une plateforme buggée

En ouvrant le compte Ping de Milkymee on a noté pas mal de problèmes qui on l’espère vont vite être améliorés. De nombreuses fonctionnalités manquent aussi cruellement pour gérer confortablement un profil d’artiste.

Voici quelques fails de Ping, en vrac:

Erreur de référencement

Le profil de Milkymee se retrouve classé en « Bandes Originales »…

Normalement elle devrait être quelque part entre « Folk » ou « indie Rock », mais non… Son dernier projet référencé est la BO d’un film français, ça doit être pour ça.

Damn, du code html visible !

C’est juste hallucinant de voir du code apparaitre dans la bio:

Des messages d’erreurs qui apparaissent sans qu’on comprenne pourquoi…

C’est arrivé alors que j’essayais d’uploader une image. Déjà, iTunes me disait que mon image sera publié dans « les meilleurs délais » et qu’on me préviendra à ce moment là ! Faut pas être pressé… Et puis en actualisant la page du profil, ce message est apparu ?!

Profil perso vs profil artiste

Il semble que ça ne soit pas possible de gérer à la fois un profil artiste et un profil personnel. Une fois que j’ai pu créer le compte artiste Milkymee, impossible depuis d’accéder à mon profil perso ouvert quelques semaines plus tôt au lancement de la version d’iTunes 10. Il a littéralement disparu ! Too bad, je ne peux plus m’occuper de mon propre compte et je crois qu’il faudra filouter pour pouvoir piloter plusieurs profils artistes à partir de mon ordi…

Du Rock, du Rap, de l’Electro OK, mais surtout pas de bitches, ni de drogues

Petite traduction à l’arrache d’un paragraphe des conditions d’utilisation de Ping:

messages vidéos, photos et texte ne doivent pas contenir de la pornographie, incitation à la haine, le racisme, la nudité, ou toutes références ou des représentations de l’usage de drogues.
Les messages ne doivent pas inclure des publicités ou des liens vers des sites externes iTunes.
Tout de suite, on voit qu’on va bien se marrer sur Ping !

Du social pas si social…

A la rigueur il y a encore 2 ans on aurait pu comprendre qu’iTunes refuse d’importer des données d’autres réseaux sociaux mais aujourd’hui..! tout le monde est inter-connecté non ? Une petite fonctionnalité qui permettrait de retrouver son entourage via Facebook ou son compte email c’est trop demander à iTunes apparemment… Résultat, il faut aller chercher ses amis un par un et bonne chance pour les trouver sur Ping.

Et les contenus bien sûr : ça serait quand même la moindre des choses de pouvoir importer le flux rss du blog de l’artiste, de publier des vidéos via Youtube, des photos via Flickr, ou bien sûr d’intégrer automatiquement les mises à jour de statuts de Facebook ou Twitter.

Et puis ce nom « Ping » c’est un peu pourri, non ?

N’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez. Dites nous si vous voyez d’autres fonctionnalités manquantes ou qui méritent d’être améliorées. Et si en tant qu’artiste ou fan de musique vous avez des bons tips à partager pour bien utiliser Ping pour la promo, ça nous intéresse !

Les commentaires sont à vous !

__

Pour suivre Gabriel Hallé sur twitter : @gabhal.

Cet article a été initialement publié sur www.tea-ms.com.

crédits photos : Flickr cc : Tiger Pixel, jenniferconley, captures d’écran Gabriel Halle

]]>
http://owni.fr/2010/11/02/le-guide-pour-creer-un-profil-artiste-sur-ping/feed/ 3
Petit précis de géopolitique selon Twitter http://owni.fr/2010/09/14/petit-precis-de-geopolitique-selon-twitter/ http://owni.fr/2010/09/14/petit-precis-de-geopolitique-selon-twitter/#comments Tue, 14 Sep 2010 16:50:55 +0000 Olivier Tesquet http://owni.fr/?p=28121 Ce mardi, le gouvernement israélien a déboursé 3.000 dollars pour racheter le compte Twitter @israel à son propriétaire, Israël Menendez, un entrepreneur espagnol spécialisé dans les “contenus pour adultes” (qui avance sur Publico.es une somme “à cinq chiffres”). Le phénomène en lui-même n’est pas nouveau, pas plus qu’il n’enfreint les règles d’utilisation du réseau de microblogging (celui-ci interdit la vente d’un nom d’utilisateur par un internaute). Tout au plus est-il symptomatique de la migration progressive des États vers le web.

Chez OWNI, on est curieux, alors on a regardé de plus près les comptes Twitter associés à des noms de pays, sur le même modèle que twitter.com/israel.

Et les résultats sont parfois surprenants.

Les comptes suspendus

Si les Nations unies reconnaissent peut-être 193 pays, Twitter ne fait pas preuve d’autant de diligence, puisque plus de 20% des États testés sont suspendus. On pourrait présumer qu’ils enfreignent les règles d’utilisation de Twitter – qui interdit l’usurpation d’identité et les usages malveillants -, mais on est alors en droit de se demander pourquoi @Alqaeda ou @KimJongIl (deux avatars pour la gloire du LOL) continuent de gazouiller librement.

Parmi les bannis, on recense des pays particulièrement sensibles, comme l’Afghanistan, l’Irak ou le Pakistan, mais aussi l’Afrique du Sud, l’Argentine, la Belgique (en français), la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, Cuba, l’Équateur, l’Érythrée, l’Éthiopie, la France, le Guatemala, l’Italie, Monaco, le Libéria, la Norvège, le Panama, le Paraguay, les Pays-Bas, le Pérou, la Pologne, le Rwanda, le Salvador, Singapour, la Turquie, l’Ukraine, l’Uruguay, le Venezuela et le Vietnam.

Les cybersquatteurs

Dans cette catégorie, on retrouve tous les petits malins qui ont décidé d’occuper des adresses à alias officiel pour mieux les revendre par la suite. Pas sûr que les propriétaires de @Kazakhstan et @Kyrgyzstan deviennent des rois du pétrole en Asie centrale, mais il en va différemment pour ceux qui ont mis de côté le Canada, l’Inde, le Japon ou la Chine (qui appartient à une certaine Laura, probablement dépêchée par le perfide ennemi américain).

Les improbables

Le Vatican récite la Bible, le Timor oriental vend du Viagra (pour mieux booster ses guérilleros ?), l’Allemagne appartient à une fan de mangas vénézuelienne, le Cap Vert a “besoin d’amis”, l’Égypte affiche la couleur, le SAV de Djibouti est déficient, le Botswana est en Australie (les mystères de la géographie…), le Bulgarie cherche une copie du Petit Prince… Mais la palme revient à la Russie et aux États-Unis, Continents numériques à la dérive, en quête d’audience et d’attention. Avec deux tweets au compteur de chaque côté, on peut même retranscrire un échange improbable, digne des plus grands moments de détente de la Guerre froide:

États-Unis : Salut.
Russie : Je dors dans ce stupide labo informatique. Ne m’ennuie pas.
États-Unis : Je m’ennuie tellement.
Russie : (criant) Mec, qu’est-ce que tu fous ?

Les comptes disponibles

Si vous vouliez subitement capitaliser sur le dos de pays pas encore totalement raccordés à Internet, il reste encore quelques affaires à saisir : on vous conseille le Soudan et la Bosnie-Herzégovine. Pour le meilleur et pour le pire.

Image CC Flickr tashmahal

]]>
http://owni.fr/2010/09/14/petit-precis-de-geopolitique-selon-twitter/feed/ 4
Another crowdsourced government bites the dust http://owni.fr/2010/08/26/another-crowdsourced-government-bites-the-dust/ http://owni.fr/2010/08/26/another-crowdsourced-government-bites-the-dust/#comments Thu, 26 Aug 2010 14:08:08 +0000 Federica Cocco http://owni.fr/?p=24172 How many times have you heard “Have Your Voice” – during an election campaign? It’s pretty standard, only this time – Anno domini 2010 – the ‘man’ informed us on how exactly we’d have our voice. The new forum, the Athenian democractic assembly of the 21st century is, ladies and gentlemen, the Internet.

Amen.

In the UK, the crowdsourcing experiment was meant to take place on this website: Programme for Government.

The British coalition government (also known as ConDem, for those of you that are misinformed, its Conservatives + LibDem) were elected on a mandate to introduce ‘a new era in politics‘, which was to begin by austerity measures and cuts aimed at reducing the astronomical public debt.

The coalition pledged to ‘crowdsource’ their policies via the named website so that citizens (more like netizens) could have an impact on the issues that affected them, especially the cuts which were (and still are) to affect the welfare system, and which laws should be abolished. The website covers issue from A to Z, from banking and civil liberties to transport and Universities.

This measure could have provided the answer to the 21st century post-ideological world. It could’ve empowered the people to precisely have a say, a greater say, in their government’s doings.

What instead happened is what many had predicted: the status quo prevailed. Though 9500 comments were posted on the Programme for Government website, none of them were deigned with an answer. All of them have been binned an ignored.

This is not the first episode of its kind. The US government has been experimenting with crowdsourced urban planning for a while. This experiment being less ambitious and bold than the one proposed by the UK government, it is still ongoing.

Websites like mySociety have introduced similar participation-enhancing tools, but they are independent.

Information-sharing technologies allow for a new institution that can break the barrier between the individual and the government. This vision can be taken even further, by publishing government data and promoting transparency, openness and collaboration.

Let’s at least hope this first #FAIL will be followed by a few more #WIN.

__

For more information, we recommend you read Simone Novek’s “Wiki Government”.

Flickr CC Photo Credits : Djeucalyptus, Seanbonner.

]]>
http://owni.fr/2010/08/26/another-crowdsourced-government-bites-the-dust/feed/ 8
France.fr, 10 000 euros par page ? http://owni.fr/2010/08/19/france-fr-10-000-euros-par-page/ http://owni.fr/2010/08/19/france-fr-10-000-euros-par-page/#comments Thu, 19 Aug 2010 13:11:55 +0000 daniel glazman http://owni.fr/?p=25395

En bon amateur de palmipède sous toutes ses formes, gastronomiques et écrites, j’ai bien entendu pris un plaisir soutenu à la lecture du Canard Enchaîné d’hier et plus particulièrement de sa page 3 qui a sorti quelques chiffres croustillants sur le nouveau www.france.fr. Ayant visité la chose, et passée la première émotion de voir un pop-over ECRIT EN FLASH présentant des excuses pour le foirage majuscule du 14 juillet dernier, je me suis demandé ce que la bête avait dans le ventre. Editorialement je veux dire. Combien de contenus différents. Quelle masse d’information. Tout ça quoi…

Et comme je suis un bon geek qui se respecte, j’ai passé quelques minutes à écrire les outils automatisant tout ça :-)

Commençons par l’aspiration du site. Évidemment un petit coup de wget -m a largement suffi à obtenir une copie locale de france.fr. Pour faire bonne mesure, j’ai viré de cette copie-miroir les traductions anglaise, italienne, allemande et espagnole, et j’ai regardé uniquement les documents francophones. Oui, mais combien y en a-t-il ?

for i in `find . -type f`; do file $i; done|grep HTML |wc
     404    1616   32929

Je n’y crois pas :-) Il y a 404 documents HTML :-) J’en ai explosé de rire, dites donc…

Pour déterminer, même approximativement, la taille du contenu utile de ces documents, j’en ai regardé quelques-uns pour trouver les éléments “maîtres”, c’est-à-dire ceux contenant la partie réellement utile à l’usager sans tenir compte de la navigation et tout ça. J’ai donc écrit le bout de code suivant, que je fournis ici uniquement pour démontrer la méthodologie utilisée. Le tout est encapsulé dans une extension à Firefox écrite en 2 minutes pour la circonstance (je tiens le XPI à disposition de qui le souhaiterait).

var gUI = {};

// juste un utilitaire
function GetUIElements()
{
  var elts = document.querySelectorAll("*[id]");
  for (var i = 0; i < elts.length; i++)
  {
    var elt = elts.item(i);
    gUI[ elt.getAttribute("id") ] = elt;
  }
}

// le startup commence ici
function Startup()
{
  GetUIElements();

  // détecter la fin de chargement de chaque document
  gUI.iframe.addEventListener("pageshow", onIframeLoaded, false);
  // démarrer le chargement avec le premier document du tableau
  LoadFranceFr();
}

var gIndex = 1;
var gLength = 0;

function LoadFranceFr()
{
  gUI.iframe.setAttribute("src", "file:///Users/glazou/france.fr/www.france.fr/" + kDOCUMENTS[gIndex-1]);
}

function onIframeLoaded(aEvent)
{
  var src = gUI.iframe.getAttribute("src");
  var doc = gUI.iframe.contentDocument;

  var articles_list = doc.getElementById("articles_list");
  var article_wrapper = doc.querySelector(".article_wrapper");
  var maincontent = doc.getElementById("main-content");

  var contentElt = articles_list || article_wrapper || maincontent;
  if (contentElt) {
    var row = document.createElement("row");
    row.setAttribute("align", "center");
    var label0 = document.createElement("label");
    label0.setAttribute("value", gIndex);
    var label1 = document.createElement("label");
    label1.setAttribute("value", src.substr(src.lastIndexOf("/") +1));
    var label2 = document.createElement("label");
    var length = contentElt.textContent.length;
    label2.setAttribute("value", length);
    row.appendChild(label0);
    row.appendChild(label1);
    row.appendChild(label2);
    gUI.summaryRows.insertBefore(row, gUI.summaryRows.firstChild);

    gLength += length;
    gUI.totalLabel.setAttribute("value", gLength);
  }
  else {
    var row = document.createElement("row");
    row.setAttribute("align", "center");
    row.className = "wrong";
    var label0 = document.createElement("label");
    label0.setAttribute("value", gIndex);
    var label1 = document.createElement("label");
    label1.setAttribute("value", src.substr(src.lastIndexOf("/") +1));
    var label2 = document.createElement("label");
    label2.setAttribute("value", "");
    row.appendChild(label0);
    row.appendChild(label1);
    row.appendChild(label2);
    gUI.summaryRows.insertBefore(row, gUI.summaryRows.firstChild);
  }

  gIndex++;
  if (gIndex < kDOCUMENTS.length)
    LoadFranceFr();
}

Dans ce code, kDOCUMENTS est un tableau dont les éléments sont les URLs locaux des 404 documents pré-cités. Le code ci-dessus va charger chaque document dans un iframe XUL, attendre patiemment que ce chargement soit effectué, trouver le contenu utile, déterminer sa taille par un elt.textContent.length (oui je sais c’est très généreux, ça compte des flopées d’espaces), agréger les résultats et passer au document suivant tant qu’il y en a. Et voila le résultat :


Bien entendu, mes chiffres sont des approximations, un ordre de magnitude. On pourra toujours arguer du fait qu’il y a un peu de contenu dans la barres de navigation ou a contrario qu’il y a des listes de liens redondantes avec la navigation dans le contenu utile. Quoiqu’il en soit, www.france.fr c’est donc en gros 400 documents totalisant environ 520 000 caractères.

Si les chiffres du Canard Enchaîné sont exacts – et je ne doute pas qu’ils le soient – www.france.fr est donc pour 4 000 000€ un des sites les plus chers de France depuis la création du Web. Chaque document unique du site aura in fine coûté 10 000€ ! Chaque caractère utile du site lui aura coûté presque 7,70€.

(Nota bene: tout cela est sous réserve du bon fonctionnement de mon aspiration du site ; si les chiffres réels peuvent être un peu différents, l’ordre de magnitude lui ne saurait énormément varier)

Encore bravo au SIG, Service d’Information du Gouvernement, et son patron Thierry Saussez. Mes plus chaleureuses et sincères félicitations aux prestataires qui sont intervenus pour eux. C’est du Grand Art, des deux côtés.

Publié initialement sur <glazblog/>

Image CC Elliot Lepers pour OWNI

]]>
http://owni.fr/2010/08/19/france-fr-10-000-euros-par-page/feed/ 14
Sondage IFOP/LeFigaro : un point de vue critique sur l’analyse d’OWNI http://owni.fr/2010/08/09/statosphere-point-de-vue-critique-sur-lanalyse-downi/ http://owni.fr/2010/08/09/statosphere-point-de-vue-critique-sur-lanalyse-downi/#comments Mon, 09 Aug 2010 11:51:39 +0000 Guillaume Main http://owni.fr/?p=24242 Autant lorsque Jean-François Kahn ou Ségolène Royal décide de “se faire” un institut de sondage, l’effet de surprise est quasi nul : après tout, la discréditation des sondages est un fond de commerce et une pratique outrageusement éprouvée. Il faut bien vendre des bouquins, et en faire la promotion chez Ruquier. En revanche, si Owni se prête à son tour à ce jeu simplet, alors j’avoue que la donne n’est plus la même : on ne peut pas se targuer de décrypter l’information tout en s’attaquant à des méthodologies complexes, ne laissant (quoi qu’on en dise et contrairement à la croyance devenue populaire) strictement rien au hasard. Bon nombre de trolleurs qui ont pour passe-temps de s’attaquer aux instituts de sondage s’emploient à les démonter systématiquement, en tirant à boulet rouge sur tout ce qui leur semble, de près ou de loin, “anormal”.

Owni n’est pas de cette trempe et m’a toujours habitué à des articles brillants, éclairés et à la valeur ajoutée indiscutable. Le décryptage est une matière compliquée, nécessitant un recul de tous les instants et une excellente maîtrise des sujets traités. Si Owni est incontestablement la référence du journalisme de données au sein de la blogosphère française, force est d’avouer que le magazine s’est copieusement planté dans son article “Annonces sécuritaires : IFOP a déconné“, lançant une véritable fronde contre IFOP en particulier et les méthodologies sondagières en général. Ainsi l’article se révèle être une réplique mi-fadasse mi-éclairée de ce qu’on peut déjà trouver sur les très médiocres Opiniongate’s Blog et Observatoire des sondages, ou encore dans L’ivresse des Sondages d’Alain Garrigou.

La soucoupe accueille ses détracteurs avec joie

Or, tous ces gens ont au moins un point commun : ils n’ont vraisemblablement effleuré qu’une poignée des enjeux conditionnant le fonctionnement d’un panel d’institut de sondage. Non pas, bien sûr, qu’il soit fondamental de travailler en institut pour être capable d’en parler, mais que certains aspects du propos tiennent trop peu la route pour assurer la crédibilité du reste. Ayant été chargé de traitement statistique pendant huit ans, au sein de deux instituts de sondage, j’ai eu largement l’occasion de travailler sur des panels auto-administrés (essentiellement postaux et internet, mais aussi téléphoniques) où les sélections d’échantillon sur quotas et les redressements en tout genre étaient mon quotidien. J’ai également été programmeur de questionnaires Internet pour un de ces instituts. Par ailleurs, je m’exprime librement à ce sujet, étant actuellement à la recherche d’un emploi dans un autre secteur des statistiques.

La vérité sur les biais des différents modes de recueil

Il existe essentiellement quatre modes de recueil des données : le face à face, le postal, le téléphonique et Internet. Aucun de ces modes ne peut se targuer d’être exempt d’aucun biais : ils présentent tous des avantages et des inconvénients de taille.

  • Le face à face est un mode de recueil très lent, complexe et de nature à déranger le sondé : capté dans la rue ou directement à son domicile, le contexte est rarement propice. Il est donc exclu d’aborder des sujets touchant à son intimité ou à ses convictions politiques. Le taux de remplissage est souvent mauvais, le sondé perdant vite patience.
  • Le courrier est un mode de recueil lent lui aussi, adapté à des questionnaires plus longs ou aux questions ouvertes, auquel les personnes âgés répondent bien mieux que les jeunes générations. Par ailleurs, en cas de mauvais taux de retour, il est souvent trop tard et trop cher pour relancer une vague d’envois visant à combler un éventuel manque sur un quota.
  • Le téléphone est un mode de recueil rapide et offrant une sensation d’anonymat assez sécurisante au sondé : sur des questions sensibles, nécessitant un aveu, il répondra plus spontanément que par courrier et se livrera plus facilement qu’en face à face. Les chômeurs et les personnes âgées sont généralement sur-représentés.
  • Enfin, Internet est un mode de recueil assez pratique car très maléable : à l’instar du téléphone, il est possible de suivre en temps réel l’état d’avancement des quotas de l’étude. Les sous-représentations sont donc instantanément détectées. Si les plus âgés sont beaucoup plus difficiles à sonder, cela reste néanmoins de moins en moins vrai.

Internet, un mode de recueil aussi bon que les autres

Au final, les pondérations sont bien moins conséquentes par Internet que par courrier. C’est aussi pour cette raison que de plus en plus souvent, les instituts de sondage proposent de mener des terrains sur des modes de recueil mixtes, Internet et téléphone, avec des résultats excellents. Mais dans tous les cas, les redressements ne sont pas colossaux et n’induisent pas de problème de représentativité irrémédiable, car les panels d’institut sont régulièrement renouvelés et se voient réinjectés prioritairement des populations déficitaires (il existe des services spécialisés, “fournisseur” de panélistes d’un certain âge ou correspondant à une certaine catégorie socio-professionnelle).

De fait, compte tenu des enjeux, les clients des instituts de sondage souhaitent de plus en plus souvent connaître l’opinion et les habitudes des internautes. Internet, en tant que mode de recueil, devient alors une bénédiction puisqu’on ne cherche plus à être représentatif de la population d’un pays, mais des internautes d’un pays, ce qui n’a plus rien à voir. Ainsi, l’échantillon pourrait pratiquement être construit naturellement puisque sélectionner 1000 internautes en respectant des quotas reviendrait théoriquement à les sélectionner aléatoirement. Mais même dans ces cas là, la sélection aléatoire est proscrite et on applique des quotas afin de maximaliser la précision des résultats.

Une autre problématique d’Internet est qu’il est assez difficile de connaître le véritable profil des internautes d’un pays, puisqu’il n’existe pas à proprement parlé de recensement d’internautes (contrairement au recensement classique de la population réalisée par l’INSEE, lequel, malgré les nouvelles méthodes d’extrapolation, n’a pas d’équivalent en terme d’exhaustivité). Chaque institut de sondage dispose de son propre panel prétendument représentatif et dépassant allègrement la dizaine de milliers d’individus. Or, si on compare les différentes structures de panel d’internautes, d’un institut à l’autre, on constate qu’elles sont très proches. Il n’est donc pas rare que les instituts comparent leur structure : ils savent que cela leur permet d’affiner leur représentativité. On les compare également aux panels “Site-Centric”, comme celui de StatCounter Global Stats : sans être parfait, ce type de panel contribue à améliorer la qualité d’un panel d’internautes.

Pour aller plus loin :

Les 10 mauvaises interprétations dans l’article d’OWNI

1 – « La méthodologie du sondage nous a surpris. En effet, on n’y retrouve pas les habituels “ne se prononce pas”. »

Les cases NSPP dépendent directement de la demande du client : il n’y a aucune règle absolue là dessus, à moins qu’il s’agisse d’un baromètre, auquel cas on prend soin de ne pas changer la méthode en cours de route. Les NSPP sont simplement introduites ou non aux tris élaborés selon les désidératas du client. Par ailleurs, enfonçons des portes ouvertes : sur Internet, ce sont ceux qui veulent donner leur avis qui le donnent. Ceux qui ne se prononcent pas n’ont tout simplement pas cliqué sur le lien de l’enquête.

2 – « La méthode, tout d’abord. Tous les français ne sont pas connectés à internet. »

Internet ne biaise pas plus les résultats qu’un autre support. Mieux, il reste le meilleur recueil en période estivale puisqu’il fonctionne sur un support nomade. Le téléphone portable, lui aussi parfaitement nomade, induit les mêmes biais qu’Internet (jeunes générations sur-représentés, vieilles générations sous-représentées, localisation géographique compliquée), on en retirerait donc qu’un inconvénient de taille : le coût des communications téléphoniques.

3 – « L’Ifop nous assure que les résultats sont redressés pour les 25% de non-internautes (31% selon l’ITU). »

De fait, aujourd’hui, sauf cas très particulier (tests de produits, études qualitatives), toutes les études quantitatives reposent nécessairement sur des échantillons finaux construits selon la méthode des quotas ! Mettre le doigt sur un écart de 6% entre les chiffres de l’ITU et ceux de l’IFOP ne reviendrait guère qu’à contester un petit dixième de pourcent sur le résultat d’un tri marginal, d’autant que les chiffres de l’ITU ne reposent, eux non plus, sur rien d’exhaustif, ni de parfait.

4 – « Comment contacter les estivants ? L’Ifop assure que 60% des Français ne partent pas (30% selon le Credoc, mais passons) et que ceux qui partent restent connectés. »

Pour le coup, l’argument a de quoi surprendre. Owni frise carrément la mauvaise foi ! De quoi parle-t-on ? Du nombre total de français partant en vacances durant toute l’année (chiffre du CREDOC avancé par Owni), ou du nombre de français en vacances au moment de l’enquête IFOP ? Bien entendu, on est plus prés des 60% selon l’enquête sur les conditions de vie de l’INSEE.

5 – « Est-ce qu’ils possèdent des statistiques sur le nombre de personnes ayant répondu de leur iPhone, ou ceux dont l’adresse IP montre une localisation différente de leur ville de résidence ? »

N’a-t-on pas suffisament marteler en France que l’adresse IP n’est pas une donnée fiable ? Dans le cas présent, d’autant plus sur le réseau 3G des téléphones portables, plusieurs millions d’internautes (au moins tous les clients Orange, et en grande partie des possesseurs d’iPhone justement) se connectent via une IP dynamique. Croyez-vous qu’il soit possible rapidement et sans autorisation spécifique d’analyser des adresses IP quand on est un institut de sondage ? Pour quelle fiabilité et quel résultat ?

6 – « Mais la chance et les statistiques se marient mal ensemble »

En effet ! Il n’a d’ailleurs jamais été question de cèder la moindre parcelle à « la chance » dans le champs du traitement de données statistiques. Je vous rassure, donc : la chance n’est pas une matière dispensée dans les IUT et IUP de statistiques ou même à l’ENSAE. Plus sérieusement, l’aléatoire n’est que très exceptionnellement utilisé comme modèle pour constituer des échantillons.

7 – « Il aurait pu être intéressant de demander aux sondés si ils étaient favorable à… »

Certes, la remarque est pertinente mais le sondeur n’est pas le client ! En l’occurence, le commanditaire étant Le Figaro, on peut imaginer aisément ce que cela implique sur l’orientation politique des questions.

8 – « …revient à dire… »

Une question est une question ! On touche du doigt le problème de l’interprétation quand on en vient à dire qu’une question X « revient à » se poser une autre question Y. Restons pragmatique ! Si une question est mal posée ou ambigüe, c’est effectivement un problème auquel il aurait fallu s’attaquer en amont. On n’y peut plus rien une fois le terrain finalisé. Au passage, pourquoi OWNI ou Marianne ne commanderaient-ils pas un sondage en bonne et due forme, en posant les questions qu’ils estiment légitimes et adaptées ? Comme le font d’ailleurs régulièrement le Parti Socialiste, la Mairie de Paris ou Le Monde en s’adressant à… Opinion Way (!).

9 – « Cette erreur d’interprétation était d’autant plus à éviter en 2002 que le nombre de sondés qui se déclaraient indécis était toujours très important. »

Alors on le savait ? Si l’information de cette indécision était connue, alors c’est qu’elle était fournie par les instituts de sondage. Pourquoi donc les journalistes ne se la sont pas appropriée ? Et pourquoi reporter la faute sur les instituts de sondage si les journalistes ont joué l’intox !? Pour information, le problème s’était déjà posé lors des présidentielles de 1974. Si les journalistes s’étaient souvenus que ces sondages ont pour vocation d’être des révélateurs de tendance, alors probablement auraient-ils “démasqué” la nette croissance du vote Front National au cours des dernières semaines précédant le premier tour des présidentielles de 2002.

10 – « Mieux, elle avait même rédigé les questions que l’institut a posé aux sondés, qui devaient peu ou prou répondre à cette question… »

Oui, c’est tout ce qu’il y a de plus classique, et je me répète : les clients posent les questions, ils sont les commanditaires et apportent évidemment toute la matière première du sondage. De plus, compte tenu de la nature de certains sondages (ceux de type Omnibus), il est probable que l’institut n’ait de toute façon pas le temps matériel pour réviser l’intégralité du questionnaire. Puis, généralement, on le prie de ne pas le faire, tout simplement.

Le sempiternel amalgame entre les métiers, les types de données…

Les critiques de sondage tombent systématiquement dans les mêmes travers : on amalgame les méthodologies, les questions, les chiffres (données à priori objectives, fournies en tant que telles), avec les analyses de tout poil qui en sont faites (analyses forcément subjectives). On confond le pragmatisme des questions et des résultats chiffrés, avec l’interprétation sujette à caution qui en est faite en aval : on mélange les métiers (institut de sondage, analyste, journaliste, client, prestataire, commanditaire…), les données à analyser (tantôt on prendra un chiffre dans un tableau, tantôt une interprétation bancale qu’on prendra soin de mettre sur le même plan). Puis, on se contente de pointer l’institut du doigt, responsable sans distinction de tous les maux.

Car, comme d’habitude dans ce type d’incrimination, on voit la paille dans l’oeil du sondeur sans que le journaliste voit la poutre qu’il a dans le sien : un des plus forts biais des sondages est relatif aux erreurs d’interprétation, mais aussi aux partis pris des journalistes politiques, métier sur lequel il y aurait également beaucoup à dire en matière de conflit d’intérêt. La preuve : quand les résultats d’une enquête n’arrangent pas ses commanditaires, ça donne ce fameux sondage IPSOS sur les pratiques de piratage, très très peu relayé.

Pourquoi incriminer l’institut de sondage lorsqu’on évoque le manque de neutralité des questions posées ? C’est comme si vous trouviez logique qu’un publicitaire refuse un slogan qui sonne bien sous prétexte qu’il est ambigu ou mensonger. Les sondages n’ont jamais eu pour vocation d’être non partisan, et s’intègrent désormais naturellement dans les campagnes de communication. Le sondeur n’a pas à juger le bien fondé d’une question. On peut éventuellement le déplorer, mais il me semble malhonnête d’en tenir rigueur à l’institut de sondage qui vend une prestation de conseil et met ses panélistes à la disposition du client. Le commanditaire et l’analyste sont libres d’estimer si les données sont à la hauteur de ce qu’ils essayent de prouver. Les aberrations qui en résultent ne sont pas le fait des instituts.

Conclusion

L’absence de fiabilité du mode de recueil par Internet est un mythe : le même mythe qui fit passer le mode de recueil téléphonique pour une aberration méthodologique il y a une quarantaine d’années. Naturellement, le problème essentiel qui se pose aujourd’hui pour le sondeur est celui de la véracité des opinions et comportements déclarés par le sondé. Le panéliste nous dit-il la vérité ? Si le problème se pose de plus en plus dans le cadre des sondages d’opinion politique, je doute qu’il en soit de même avec les autres types d’étude. D’autant que les sondages d’opinion, s’ils constituent la vitrine d’un institut, ne représentent guère qu’une petite dizaine de pourcent de son chiffre d’affaire global.

L’institut de sondage joue certes son rôle de conseil, mais il est avant tout là pour se porter garant de la fiabilité des résultats, quand bien même les questions seraient non pertinentes ou mal posées. L’institut n’est pas tout puissant : il est souvent pieds et points liés aux désidératas du client, dans un contexte concurrentiel très fort. La super caste des professeurs en science politique, sorte de lobby anti-sondage, use de leur verve outrancière et mène la fronde, refusant catégoriquement d’entrer dans la sphère des considérations techniques. Et se défendre attise systématiquement la suspicion… De trop rares spécialistes (comme le très fiable Dr Panel sur Rue89) aiment encore soulever le capot et comprendre comment ça marche.

Article initialement publié sur Statosphère

Illustrations par Laurent Taudin et CC FlickR Paulgi

A lire ailleurs:

L’analyse (détaillée)de Rue89 : Sondage Ifop/Le Figaro sur la sécurité : la méthode en question

La critique d’Anthony Hamelle : De l’art de la critique et de l’intérêt des sondages

]]>
http://owni.fr/2010/08/09/statosphere-point-de-vue-critique-sur-lanalyse-downi/feed/ 39
Serious Games: Etats-Unis 1 – France 0 http://owni.fr/2010/07/19/serious-games-etats-unis-1-france-0/ http://owni.fr/2010/07/19/serious-games-etats-unis-1-france-0/#comments Mon, 19 Jul 2010 08:15:52 +0000 Martin Untersinger http://owni.fr/?p=22319 Utiliser le jeu pour éduquer. Dit comme ça, rien de révolutionnaire. Pourtant, la mode est définitivement à ces “serious games” (en bon français “jeux sérieux”), utilisés dans les institutions, les entreprises ou encore les hôpitaux. Un rapport de l’IDATE (Institut de l’Audiovisuel et des Télécommunications en Europe) publié le 7 juillet dernier estime la taille du marché mondial à 1,5 milliards d’euros, et anticipe une multiplication par 7 de ce chiffre d’ici à 2015.

L’origine des serious games est ancienne. On en trouve la trace dès 1970, dans l’ouvrage de l’américain Clark Abt, intitulé Serious Game. Il pose les bases du concept : le serious gaming consiste à utiliser le caractère divertissant du jeu pour ls “sublimer” à des fins d’apprentissage, de formation ou d’entraînement.

Aujourd’hui, des hôpitaux aux ONG en passant par les écoles, les serious games sont de plus en plus répandus. Sauf qu’entre-temps, ils ont emprunté le chemin du numérique et c’est désormais sur les consoles et les ordinateurs qu’ils se déclinent. Fort logiquement, le gouvernement s’intéresse de plus en plus près à ce nouveau moyen de formation, d’entraînement, d’éducation… mais aussi de communication.

En bonne place dans le volet “économie numérique” du Grand Emprunt

Ils figurent ainsi en bonne place dans le volet “Économie Numérique” du Grand Emprunt, piloté par Nathalie Kosciusko-Morizet. En juin dernier, dans l’émission Buzz Média Orange-Le Figaro, la secrétaire d’état enjoignait les investisseurs à se pencher sur le cas des serious games, délaissés par les financiers, dans un pays qui compte pourtant de grands studios de développement de jeux vidéo “traditionnels”. La liste des projets a d’ailleurs été récemment rendue publique.

L’administration n’a en réalité pas attendu NKM puisque c’est dans une relative discrétion que, depuis plusieurs années, elle commande et finance des serious games. En plus de Retraite vers le futur, sur lequel nous revenons en détail dans ce dossier, ce sont plusieurs de ces jeux qui ont été développés pour l’administration.

Cyber-Budget, sorti en 2006 pour le compte du ministère du Budget (à l’époque dirigé par Jean-François Copé) avait pour vocation de familiariser les Français avec les contraintes budgétaires de leur pays et avec quelques notions de finance publique. Malgré un petit bug à l’allumage, c’est sans doute celui qui a été la plus grande source de satisfaction. Car outre l’échec de Retraite Vers Le Futur, l’autre serious game commandé récemment par l’administration n’a pas non plus été une réussite.

Chouette, Cyberbudget !

Destiné au ministère du même nom, Mission Défense ne semble en effet pas avoir rempli ses objectifs. Peu de visites, un gameplay médiocre, une ergonomie douteuse et un message difficile à saisir, c’est le constat que faisait Jean-Marc Manach juste après la sortie du jeu.

Plus récemment, c’est 2025exmachina qui a été sous les feux de la rampe. Sorti il y a quelques semaines à peine – en plein pendant les polémiques liées à la vie privée sur Facebook – son enjeu est important et sa volonté extrêmement louable. Non, les réseaux sociaux ne sont pas d’infréquentables nids de pédophiles, et oui, il faut faire attention aux photos, liens et autres éléments susceptibles de se retourner contre nous. Le propos en revanche, est sans doute un peu caricatural, et le jeu particulièrement peu ergonomique, immersif et palpitant. Le temps fort du jeu résidant dans une “timeline” d’un Facebook caricaturé qui défile et où le joueur doit choisir si oui ou non il doit partager cette photo de lui ivre-mort… C’est sans surprise qu’on retrouve derrière cette initiative la controversée CNIL et la très rigolote Curiosphere.tv (qui le diffuse). Pas étonnant non plus que ce serious game ait été réalisé dans le cadre du projet Internet Sans Crainte, qui a également accouché de Net Écoute, qui nous a bien fait rire récemment.

A l’exception de 2025exmachina, c’est Paraschool, filiale d’Editis spécialisée dans les solutions éducatives en ligne, qui a conçu tous les jeux précédemment évoqués.

America’s Army, une autre dimension

Pourtant, les serious games peuvent être un succès. Si on traverse l’Atlantique, on y trouve le serious game le plus célèbre et le plus joué du monde : America’s Army. Développé par l’armée américaine, il est un des jeux en ligne les plus joués au monde et compte plus de dix millions de joueurs. Lancé en 2002, il répond à trois objectifs : instrument de communication, il permet également de collecter des données sur les jeunes Américains et sert aussi d’instrument de recrutement : les meilleurs joueurs sont invités à rejoindre les rangs.

La différence avec le piteux Mission Défense ? Ce n’est pas une interface en Flash – rigide, peu pratique, qui s’utilise uniquement depuis son navigateur et qui sacrifie complexité et aspect immersif sur l’autel de la simplicité du développement, mais un véritable jeu vidéo installable sur son ordinateur, gratuit, disponible sur Internet. Une autre différence pourra être trouvée du côté du budget, puisque America’s Army aura coûté près de 33 millions de dollars sur huit ans au contribuable.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

AAMC Pipeline Race : un exemple de mission que vous devez accomplir, visible sur la chaîne YouTube d’America’s Army

Bien d’autres serious games rencontrent un beau succès aux États-Unis, de Revolution, développé par le MIT et l’Université du Wisconsin, chargé de sensibiliser les élèves à la guerre d’indépendance américaine à Urban Resolve 2015, mettant l’action sur la gestion des villes par l’armée américaine, il serait difficile d’en faire une liste exhaustive. De plus, les serious games sont fortement présents sur la scène médiatique : America’s Army parraine ainsi de nombreux évènements sportifs, culturels…

Pourquoi un tel succès aux États-Unis alors qu’ils ne font encore que vivoter en France ? Noah Falstein, expert américain du secteur, cité par RSLN esquisse quelques pistes de réflexion. À l’inverse de la France où on a tendance – dans tous les domaines – à les opposer, les serious games sont avant tout pensés comme des films où on ne retrouve pas l’opposition stérile entre rentabilité et visée éducative.

La force des serious games est de toucher ceux qui ont l’habitude des jeux vidéos, mais également ceux qui n’en ont pas l’habitude. De plus, la génération des jeunes biberonnés aux jeux vidéos est de plus en plus importante dans la vie active et sur le marché du travail. Alors, mode passagère ou réel mouvement de fond ? Selon Henry Jenkins, professeur au MIT, c’est plutôt la deuxième solution qui prévaut :

Dans une société de chasseurs, vous jouez avec un arc et des flèches. Dans une société de l’information, vous jouez avec l’information.

__

Image CC Flickr Stéfan

MAJ : le 22 juillet suite à l’appel de Paraschool.

]]>
http://owni.fr/2010/07/19/serious-games-etats-unis-1-france-0/feed/ 27