Sans vous dévoiler dès maintenant le menu, nous y ramènerons neuf vidéo, entre lives, sessions acoustiques et interviews à la sauce Sourdoreille. En guise de premier repérage pour passer entre les gouttes de pluie (car à Saint-Laurent de Cuves, il ne pleut bien-sûr que sur les cons), quelques noms attirent notre attention et sonnent d’ores et déjà comme la promesse de beaux moments.
Le vendredi fera la part belle aux variations soul, funk et reggae avec la fine fleur Selah Sue, le majestueux Maceo Parker et la soul moderne d’Aloe Blacc. On pourra compter avec Zone Libre (photo), le projet hybride et militant de Serge Teyssot-Gay, Casey et B. James, pour acérer nos esprits. Pour conclure, il faudra zig zager entre l’armada Chinese man et les orfèvres reggae de Groundation.
Une programmation résolument plus rock et électro battra la mesure, samedi. S’il sera facile d’être aveuglé par les mastodontes The Hives, qui ne font jamais le déplacement pour rien, les papillons avertis pourront également (re)découvrir l’essence du rock avec Jon Spencer Blues Explosion, flâner avec le beau brin de voix avec Eliza Doolitle, se faire un avis sur le revival shoegaze de The Joy Formidable ou encore sur les régionaux de l’étape The Lanskies et Da Brasilians.
Point d’orgue très attendu : Digitalism, formidable machine danceflloor. Dimanche, une journée à la cool se profile, du moins pour commencer, avec la création d’ I Arkle and the Schoolyard children (avec des écoliers qui bossent d’arrache-pied depuis des semaines), King Charles, et Cocoon. Un dernier petit slalom rock avec les Vismets, avant de retrouver avec curiosité et qui sait peut être émotion la force tranquille du crooner des familles, Eddy Mitchell, et de rempiler sur l’efficacité d’un Beat Torrent pour les dernières heures du festival.
Chinese Man, marseillais aux beats orientaux, a réchauffé des festivaliers en quête d’électro léchée. Accompagné de Taïwan MC et de son ragga efficace, Chinese Man a narré l’histoire de Miss Chang, une icône asiatique, dans un esthétisme visuel et sonore, réellement ravageur.
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L’arrivée de The Tellers au milieu des années 2000 nous avait conquise. Quelques années plus tard, la pop des Belges a inauguré cette édition des Papillons de Nuit, accueilli par les premiers festivaliers, tout aussi généreux. Nos caméras étaient là pour lancer un festival qui allait s’annoncer boueux quelques heures après, mais heureux…On ne sait pas si ce sont les briques rouges ou l’amour de la bière qui les réunit, mais après l’Angleterre, la Belgique est décidément l’autre pays de la pop.
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Les pontes du reggae du XXIe siècle sont de passage en France. Groundation vient de proposer un concert de reprises de Bob Marley. Le batteur du combo californien absent, cette bande de perfectionnistes a fait appel à l’ancien percussionniste du père du reggae. A l’occasion des trente ans de la mort du Jamaïcain, le live sonnait juste et le public a suivi Alors quand le concert termine sur ‘Could you be loved‘, forcément…
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Voilà un an qu’on court après la jolie belge, qui a abandonné ses études en psychologie pour mieux marier ragga et soul. Avec comme modèle absolu une certaine Lauryn Hill, on mesure l’étendue de son chemin à parcourir.
Et avouons-le : son côté maniéré nous refroidit parfois.Mais ce petit bout de femme d’à peine 22 ballets, qui rêvait jeune fille d’être ballerine, a su convaincre son monde. Sous la tutelle de Nneka et Patrice, son premier album Raggamuffin explose les frontières et montre qu’elle en a sous la semelle. Rendez-vous était pris dans les loges du festival, pour une belle session acoustique.
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Difficile de ne pas laisser trotter dans sa tête la mélodie d’Eliza Doolittle une fois « Pack up » ou le sensuel « Skinny Genes« entendus sur la bande FM. A seulement 22 ans, la jeune anglaise au physique avantageux utilise aussi bien sa plastique que sa voix suave.Son regard expressif donne envie d’écouter des chansons rappelant Lily Allen. Cette session acoustique ferait sortir un intello de son bureau pour aller bricoler dans le garage.
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Il y a chez Serge Teyssot-Gay moult points communs avec le père Bacri : bougon, exigeant, généreux et désenchanté. Un gars qui peut t’envoyer valser une question, mais répondre gentiment à la suivante.
Au sortir d’un concert avec Zone Libre franchement boudé par un public qui se foutait un peu de leur rock-rap en fusion, nous l’avons rencontré, lui et Cyril Bilbeaud, bassiste du groupe. A 3h, avant d’aller mettre les yeux à dormir, nous leur avons proposé un petit exercice de style : s’imaginer en 2025. Une interview où il sera question d’Américains et de Chinois qui bousillent l’Europe, de l’arrière-petit-fils d’Eminem et de notre future présidente noire et lesbienne.
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Entre la pop énergique de The Lanskies et la formule aux accents Beach Boys de Da Brasilians, il réside un point en commun : les deux groupes soutenus par la salle de concerts de Saint-Lô, Le Normandy, sont copains comme cochons. L’angle de l’interview était tout trouvé : un blind-test de groupes normands.Le rencard était fixé dans le camion de la pizzeria Al Passetto, dans les rues de Saint-Laurent-de-Cuves. L’attachant chanteur de Liverpool de The Lanskies et son compère, que certains passants ont pris pour un BB Brunes, n’ont rien pu faire face à la rapidité de leurs potes.
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Article initialement publié sur : Sourdoreille
]]>Århus ou Aarhus ? Depuis le 1er janvier, on dit Aarhus, sachez-le ! Si l’orthographe dans la deuxième ville danoise par la taille ne vous intéresse pas, sachez par contre qu’il s’y déroule un chouette festival qui permet de prendre la température scandinave et de fricoter un peu avec les tendances musicales du nord de l’Europe. Mise en bouche à quelques heures du Spot festival, où notre crew s’installe dès vendredi.
Posée entre la mer du Nord et la Baltique, Aarhus, deuxième ville du Danemark, héberge 20 % des Danois. La ville de transit maritime vers Göteborg (Suède) se distingue par ses baraques colorées en bordure de plages. Les 27 et 28 mai, elle fera parler d’elle pour une toute autre raison. Pendant deux jours, le Spot festival prend ses quartiers. Une espèce de petite soeur danoise des Transmusicales rennaises ou de l’Eurosonic hollandais – la dimension mondiale en moins. Elle passera en revue toute la scène émergente de l’Europe élargie. D’Islande aux îles Féroé en passant par la Norvège et la Finlande, le Spot propose plus d’une centaine de concerts dans toute la ville.
Ne pas s’attendre donc à croiser ici les Raveonettes ou The Hives : le seul nom vraiment connu s’appelle WhoMadeWho. Pour le reste, tous les styles ont droit de cité : du metal au jazz en passant par le hip-hop et les fanfares punk, le spot est un joli patchwork nordiste.
Facile donc d’attiser la curiosité, un peu moins d’établir son parcours musical dans ce labyrinthe musical où les professionnels (tourneurs, programmateurs, labels…) viennent faire leurs courses.
« Electro pop dépassée, pop pétillante, pop art, pop sombre ou encore pop rêveuse féerique. Le SPOT ouvre son sac et laisse s’échapper toute la pop qu’il contient ! ». Verbatim d’un festival qui ne ment pas sur sa marchandise. Sa plus belle pépite ? Peut-être Treefight For Sunlight.
Pour situer le niveau, le gang de Copenhague est quand même sous la coupe du précieux label Bella Union, à qui l’on doit les dons du ciel que sont Andrew Bird, Fleet Foxes, Midlake ou Explosions in the Sky.Hâtivement présentés comme les MGMT danois, Treefight for Sunlight est en réalité une machine pop qui s’est seulement mise en marche en ce début d’année, grâce à un premier disque « A Collection of Vibrations for Your Skull » qui a valu une belle surchauffe à la bande FM danoise. Sur scène, notre plaisir est immédiat. Ces mecs donnent le sourire et leurs éclaircies psyché vous chassent les nuages du soir.
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Claquer des mains sans qu’elles ne se touchent. Préparer un masque sans jamais le porter. S’enfariner le visage, étonner et émouvoir un public. Le set de Budam est un jeu, de rôles, de gammes. Un jeu burlesque, entre eux, avec nous, contre les codes. Eux trois s’amusent de la matière, sonore et visuelle. On a vu 25 minutes, on devait partir. C’était trop peu pour ne pas être frustrés. Assez pour vous dire que ça nous a touchés.
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Pour un festivalier égaré au Spot et faisant de l’urticaire devant les concerts de pop, il faut la jouer fine. Une des solutions de la première journée de vendredi était d’aller faire chauffer ses tympans devant F.U.K.T., dignes représentants de la scène électro-dub danoise.Les trois gars encapuchés récolteront au passage un compliment difficile à nous arracher : oui, il y a chez ce groupe formé en 2006 des airs d’Ez3kiel du début, époque « Handle With Care ».
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Si sa région du Groenland lui était rattachée, le Danemark serait le plus grand pays d’Europe. Ces rêves de grandeur oubliés, Figurines contribue à replacer, à défaut de mieux, le pays sur la mappemonde de l’indie-rock. C’est toujours ça de pris. « Skeleton », second album paru en 2005, avait alors chatouillé les oreilles d’esthètes de la pop qui auraient pour dieux The Kinks ou Brian Wilson. Un son simple, frontal, armé de voix haut-perchées, et s’installant immédiatement dans notre petit crâne.A domicile (ou presque), on leur a proposé une session acoustique à la sortie du centre des impôts de Aarhus, sous l’œil curieux de ses employés.
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Si vous ne connaissez pas Örn Elías Guðmundsson, vous avez peut-être déjà entendu parler de Mugison. Originaire d’Islande, ce barbu jovial possède un répertoire assez déroutant. Tout seul sur scène, à l’aise dans la peau d’un bluesman bourru ou dans celle d’un folkeux à fleur de peau, ce fils de chanteur de karaoke était attendu au Spot.En marge de son concert, on l’a emmené se promener avec sa guitare au bord de l’Århus Å, petite rivière à quelques pas du site du festival. Assis dans l’herbe, Mugison nous joue Murr Murr, titre qui l’a révélé à sa sortie, en 2004.
Quand il a fallu se fader près d’une centaine de groupes à écouter pour n’en garder qu’une poignée qui illustrerait au mieux, selon nous, la scène danoise, on nous a soufflé le nom de Hymns from Nineveh.
On aurait bien eu tort de ne pas tendre l’oreille. Jonas Petersen est à la tête d’un groupe folk où violon et accordéon ont trouvé leur juste place. Leur superbe titre acoustique So Mournful the elegy, son comforting the hymn, joué sur un comptoir de bar délaissé, est une belle façon de clore notre séjour ici, à Aarhus. Après les Pays-Bas, la Norvège et l’Italie, on les attend désormais en France. Vite.
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- On commence par une mise en garde : si vous n’aimez pas la pop au Spot Festival, on vous promet une mort lente et douloureuse.
- Sur la foi de ce seul clip, on voulait intégrer Darkness Falls à notre web-TV. On les a même filmés… mais pas de mise en ligne. Dans la pléthore de groupes inconnus au bataillon, on tombe vite dans un guet-apens.
- La présence de canettes et autres bouteilles en verre ne pose aucun problème dans les salles.
- Dans nos cerveaux de français, le F.U.K.T 2011 fait joliment écho au EZ3KIEL 2001.- Ici, à Aarhus, les gens savent se tenir. Pas ou peu d’effluves éthyliques.
- Sur chacune des (douze!) scènes, on notera que le public est massivement présent.- La vodka est moins chère que la bière.
- Même en mai, on est en novembre. Il pleut, il fait froid et il y a du vent. L’année prochaine, on ira au Primavera.
- Les Danois et les Danoises sont beaux, mais il y a deux caps culturels à dépasser : 1) leur vision capillaire de la mèche. 2) ils ont un problème avec le sel.
- A 4h du mat, il fait jour.
A lire : l’interview de Sami Battikh
Articles initialement publiés sur : Sourdoreille
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